L’amiante est un minéral fibreux de la famille des silicates (minéraux très répandus dans la croûte terrestre), présent dans des roches dites « amiantifères ». Une fois broyées, ces roches peuvent servir à fabriquer un matériau également nommé « amiante », utilisé dans le secteur du bâtiment et l’industrie.
Le terme « amiante « désigne » en réalité de manière générique un ensemble de matériau en silicate fibreux très largement utilisé jusqu’en 1997, notamment dans la construction, en raison de ses multiples propriétés (faible conductivité thermique, acoustique et électrique, résistance au feu, résistance mécanique à la traction, la flexion et à l’usure, résistance aux agressions chimiques, élasticité) et de son faible coût.
Ce matériau est connu de l’homme depuis l’Antiquité, mais il n’a commencé à être utilisé massivement qu’à partir de 1860, avec la révolution industrielle. Son synonyme, asbeste, très peu connu et donc très peu utilisé, vient d’ailleurs du latin « asbestos » qui signifie « incombustible ».
Ainsi, différentes variétés d’amiante ont été utilisées pour l’isolation thermique, la fabrication des câbles électriques, des canalisations, des plaquettes de frein de voiture, des joints ou des faux plafonds. Les fibres d’amiante ont aussi été incorporées aux bitumes, mélangées aux résines et aux ciments.
DÉSAMIANTAGE EN SOUS-SECTION 3
UN ENJEU POUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTÉ PUBLIQUE
La nocivité et la dangerosité de l’amiante pour la santé ont été soupçonnées dès le début du XXème siècle. La première règlementation encadrant l’utilisation de ce matériau entrera d’ailleurs en vigueur au Royaume Uni en 1931.
L’amiante est en effet composée de fibres invisibles, 400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu, capables de flotter parmi les poussières de l’atmosphère.
En cas d’inhalation, les filaments d’amiante peuvent se déposer dans les poumons et provoquer des maladies respiratoires telles que des pathologies cancéreuses des poumons et de la plèvre.
La toxicité des fibres amiantées est donc reconnue. Elle dépend de plusieurs facteurs très bien étudiés par les scientifiques, notamment leur composition chimique, leur longueur et leur finesses.
Dans l’ensemble des pays industrialisés, l’utilisation de l’amiante a été massive, notamment dans la deuxième moitié du XXè siècle. Aujourd’hui, il est reconnu que le travail constitue, de très loin, la source principale d’exposition à l’amiante. En 2018, les maladies liées à l’amiante représentaient la deuxième catégorie de maladies professionnelles la plus fréquemment constatée, avec 5 000 cas détectés et reconnus chaque année.
Les maladies bénignes représentent près de 80 % des pathologies professionnelles reconnues imputées à l’amiante, contre 20% pour les pathologies cancéreuses. Mais il est clairement établi aujourd’hui que les effets sur la santé d’une inhalation d’amiante peuvent survenir plusieurs années après le début de l’exposition. Des contacts répétés augmentent la probabilité de tomber malade. mais certaines affections peuvent se déclarer même après un nombre restreint d’expositions.
Dans ce contexte, la prévention des problèmes liés à l’amiante et les actions de désamiantage demeurent prioritaires dans le domaine de la santé publique, notamment dans le secteur de la rénovation et de l’entretien des bâtiments.
L’usage de l’amiante est interdit, en France depuis le 1er janvier 1997,
par le décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996 relatif à l’interdiction de l’amiante,
pris en application du code du travail et du code de la consommation.